16 août 2021
Par le Dr Odry Agbessi, Présidente de l'Association des Volontaires Itinérants Actifs pour le Mieux-Être des populations (VIA-ME)
Au cours des 15 dernières années, le monde a fait des progrès considérables dans la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN), marqués par des étapes importantes comme la Déclaration de Londres sur les MTN (2012), l'engagement du Commonwealth dans la lutte contre le paludisme (2018-2023) et la feuille de route 2030 sur les MTN de l'Organisation mondiale de la SantéOMS). Nous sommes à un moment charnière dans le travail d'élimination du paludisme et des MTN sur le continent africain, mais des défis importants restent à relever. Ces maladies se développent dans des zones frappées par la pauvreté, où l'accès à des soins de santé de qualité et à un assainissement adéquat est rare et où les populations les plus vulnérables sont celles qui souffrent le plus.
En 2019, l'OMS a estimé à 229 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde, et à 409 000 le nombre de victimes décédées de la maladie. 94 % de tous les décès et cas sont survenus en Afrique, dont 67 % chez les enfants de moins de cinq ans, des chiffres choquants et inacceptables. Les MTN quant à elles, touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde et près de 40% du fardeau de ces maladies se retrouve en Afrique. Les dégâts qu'elles causent sont incalculables, entraînant des milliers de décès évitables chaque année et des handicaps à long terme.
Les conséquences de ces maladies ne se limitent pas à la santé, mais sont également devenues un frein majeur au développement social et économique des sociétés. L'impact sur la santé et les taux de morbidité élevés des maladies comme les MTN et le paludisme entravent la productivité, les opportunités professionnelles et l'éducation. En conséquence, des millions d'africains sont pris au piège dans un cercle vicieux de pauvreté qui rend ces maladies encore plus dévastatrices. Nous devons changer cela. Pour briser ce cycle destructeur, il est essentiel que nous travaillions ensemble pour accroître la sensibilisation, le financement et les actions contre le paludisme et les MTN.
En plaçant la santé et l'amélioration du bien-être de nos communautés au cœur de ses préoccupations, Via Me se joint à des organisations de la société civile de toute l'Afrique de l'Ouest et du Centre dans la campagne " En marche vers Kigali ", afin d'accélérer l'action gouvernementale pour l'élimination du paludisme et des MTN. Lancée le 7 avril dernier par un groupe d'organisations de la société civile partageant une même vision, cette campagne permet aux organisations de la société civile de mener des activités régulières en amont de la déclaration de Kigali. Aussi, elle met en lumière la force d'une approche intégrée pour renforcer l'engagement en faveur de l'élimination des MTN et du paludisme. En maintenant l'attention et l'action sur ces enjeux, nous espérons faire pression sur les gouvernements et les dirigeants pour qu'ils prennent des mesures décisives dans la lutte contre ces deux fléaux qui ruinent la santé publique.
Si nous voulons gagner ce combat, il est essentiel d'adopter une approche communautaire inclusive qui implique tous les strates de la population et chacun doit jouer son rôle. C'est pourquoi je m'engage dans ce combat et j'encourage mes sœurs et frères africains et africaines à rejoindre notre appel à l'action : " En marche vers Kigali ". En le signant, vous appellerez vous aussi les gouvernements, les organisations de la société civile et le secteur privé à travailler ensemble et à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour protéger des millions de personnes sur le continent.
Cette crise de santé publique ne peut plus attendre. L'heure est venue de rassembler nos forces et d'éliminer définitivement le paludisme et les MTN. Rejoignez-nous, et ensemble, marchons vers Kigali !